ART RUSSE - РУССКОЕ ИСКУССТВО / LIVRES RARES & DOCUMENTS
13.3.21
France

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CREATION DU GRAND PRIEURE DE RUSSIE
POUR L'ORDRE DE MALTE

Précieux corpus diplomatique ...

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CREATION DU GRAND PRIEURE DE RUSSIE
POUR L'ORDRE DE MALTE

Précieux corpus diplomatique des 6 actes ayant permis d'instituer ce Grand prieuré de Russie, soit 3 signés par Paul Ier et 3 par ses plénipotentiaires.

Les premières tentatives de rapprochements entre l’Empire russe et l’Ordre de Malte datent du XVIIe siècle. Le Grand Maître de l’Ordre s'était adressé plusieurs fois à Catherine II en espérant obtenir un soutien financier et une protection de la Russie. Les discussions s'enlisèrent. Le Grand Maître trouvait l’impératrice trop exigeante ; Catherine II voyait en Malte la possibilité d’installer la flotte russe en pleine Méditerranée afin de renforcer ses positions en Europe. Catherine II ne souhaitait pas financer l’Ordre de Malte sans cette contrepartie. Les négociations recomencernt au tout début du règne de son fils Paul Ier avec lequel le rapprochement prirent une autre dimension.

Après la Révolution française, l’Ordre de Malte se trouve dans une situation très complexe. En 1792, les révolutionnaires confisquent les biens français des Hospitaliers, comme ceux de tous les autres ordres religieux. Le Grand Prieuré de France est dissout cette même année et l'Ordre perd alors les trois quarts de ses revenus sur le territoire français . La Republique essaie d’organiser un coup d’État à Malte en 1793. Le port situé au milieu de Méditerranée intéresse de plus en plus le jeune Bonaparte. En outre, après le troisième partage du royaume de Pologne en 1795, où se trouvait le dernier prieuré de l'Ordre de Malte en dehors de l’île, la situation se complique. Une grande partie de la Pologne et les territoires du prieuré d’Ostozhesk passent sous domination russe et le prieuré cesse de financer l’Ordre. Une nouvelle tentative de rapprochement avec l’Empire russe apparaît comme une dernière chance pour l’Ordre de Malte.

Paul Ier, grand passionné des ordres de chevalerie depuis l’enfance, se retrouve au début de son règne en plein partage du royaume de la Pologne avec pour conséquence une forte affluence de la population polonaise catholique dans l’Empire. La gestion de territoires catholiques n’est pas une mince affaire pour un tsar de pays orthodoxe. Le sujet l’inquiète et l’idée d’une fusion des Églises se répand à la Cour de Paul Ier. Parallèlement, l’influence de Bonaparte en Europe devient préoccupante pour la Russie, alors que l’Empire a fort à faire au sud avec la Turquie et le Caucase. À la fin des années 1790, Paul Ier se trouve face à des choix politiques. Au moment où le Grand Maître de l’Ordre de Malte aborde la question du destin du prieuré de Pologne, les intérêts de l’Empire russe et de Malte convergent : pour la première fois dans l’histoire de l’Ordre, la différence religieuse sera mise de côté et, un an plus tard, un tsar orthodoxe en deviendra Le Grand Maître.

Hostile à la Révolution française, Paul Ier décide d'organiser et de soutenir financièrement le Grand Prieuré de l'Ordre de Malte en Russie pour se poser en protecteur de la noblesse européenne et pour intégrer les chevaliers de Malte polonais. En 1797, les deux États signeront une convention.


Le tsar nomme ses négociateurs plénipotentiaires

• PAUL Ier. Acte signé, contresigné par le comte Ivan Andreïévitch OSTERMAN en qualité de chancelier et par le comte et futur prince BEZBORODKO (sera nommé prince en avril 1797) en qualité de ministre des Affaires étrangères ; en russe. Saint-Pétersbourg, 2 janvier 1797. 3 pp. grand in-folio sur un bifeuillet de papier vergé avec liseré de deuil (Catherine II venait de mourir quelques semaines auparavant), avec sceau de cire armorié sous papier.
Lettres de créance du comte et futur prince Bezborodko et du prince Alexandre Kourakine comme plénipotentiaires auprès de l'Ordre de Malte aux fins de négocier une convention destinée à affermir et étendre l'établissement de cet Ordre dans l'Empire russe. « Faisons savoir par les présentes que, voulant donner une preuve éclatante de Notre bienveillance et considération à l’illustre Ordre de Malte, par l’affermissement et l’extension dans Notre Empire de l’établissement de cet ordre, qui existoit en Pologne et particulièrement dans les provinces qui ont été réunies à Notre Souveraineté, et dans l’intention de lui donner en conséquence toute sa force, valeur et éxécution, Nous avons nommé et institué (…) le Comte Alexandre Besborodko, conseiller privé actuel (…) et le prince Alexandre Kourakine, Notre vice-chancelier (…) auxquels nous donnons pouvoir, pour nous et notre nom, non seulement d’entrer en négociation et pourparlers avec Jules Réné Bailli, Comte de Litta, Ministre plénipotentiaire de l’illustre Ordre de Malthe (…) lequel est également et suffisamment muni des pleins pouvoirs de la part du sousdit Ordre (…) mais aussi d’arrêter, conclure et signer avec lui sur cet objet une convention et des articles séparés y relatifs (…) ».

Parmi les plé